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Cathares Chronologie

Chronologie succincte

Les grandes dates : https://view.genial.ly/65e18feb563b2a00140e14c6
Une brève histoire : https://view.genial.ly/640879cb22c0430018ef34f1

Ier siècle

Des communautés naissent en Judée, en Orient et à Rome avec pour but de suivre l’enseignement de Jésus-Christ : en Terre sainte et dans les grandes villes de la diaspora juive telles que Rome, Éphèse, Antioche et Alexandrie. Elles évoluent différemment selon qu’elles suivent les 3 évangiles selon Matthieu, Marc, et Luc ou l’Évangile selon Jean.

50

Rédaction des 3 évangiles selon Matthieu, Marc, et Luc.

Les cathares se situent dans la continuité de communautés appelées « églises primitives » qui se sont établies dès le début du christianisme et de l’église officielle puis ont évolué ensuite

Des communautés, résidant au Moyen-Orient d’abord, puis essaimant en Europe, prônent l’application d’une vie simple en opposition aux fastes de l’institution romaine, avec l’aspiration de revenir aux sources évangéliques .

95-110

Rédaction de l’Évangile selon Jean. Des communautés suivent l’enseignement particulier de Jean, fondé sur l’Esprit saint.

Il appelle aussi l’Esprit saint « Paraclet ».

Le terme Paraclet vient d’un mot dont le sens a une grand importance : paraklêtos (du verbe parakalein, « appeler auprès de soi », « inviter », « consoler ») .

Comme adjectif verbal substantivé avec un sens passif (<παρακαλεῖσθαι, pt. pf. pass. παρακεκλημένος), il signifie « quelqu’un qui est appelé (au secours) ».

Il a été traduit par advocatus qui a un sens plus « juridique », dans une partie de la tradition latine du droit romain, repris par l’Église romaine.

L’accent est mis sur le « consolateur » dans les communautés johanniques.

216-274

Mani dit avoir reçu une révélation divine (ce qu’on appelle une gnose) et se place dans la continuité des prophètes Moïse, Élie et Jésus.

Mani, se considérant comme un imitateur de la vie de Jésus, se met à prêcher vers 240. Sa vie donne lieu à un courant, dit dualiste, nommé le manichéisme.

390-420 

Augustin d’Hippone (Saint Augustin) après avoir adhéré un temps au manichéisme, le rejette puis le combat. Il écrit plusieurs ouvrages contre les Manichéens, entre 392 et 428. Ses thèses sont reprises par les docteurs de l’Église romaine.

428-429

Dans son traité De haeresibus, Augustin d’Hippone élabore un catalogue des hérésies : il en dénombre 88 ! Parmi celles-ci, il distingue des « cathares ou novatiens » et des « manichéens », comme deux groupes distincts. Dès lors l’Église romaine combat toute forme de dualisme ou de manichéisme comme une hérésie et n’a de cesse de l’anéantir

429-927

Des courants de contestation se sont opposés à l’Église romaine : ils ont perduré durant 5 siècles, se fondant sur l’Évangile de Jean et les épîtres de Saint-Paul. Malgré l’opposition, la condamnation ou les persécutions de l’Église romaine, ils se sont perpétués au travers des Bogomiles avant de se répandre en Occident en passant par la Bulgarie, la Rhénanie, le Nord de la France, l’Italie et le Languedoc. L’élément qui peut clairement relier les communautés dissidentes est leur pratique d’un même rite, celui du baptême de l’Esprit, par l’imposition des mains.

927 : apparition vers l’an 950 d’un certain pope nommé Bogomil

« Bogomil » signifie en vieux slave « digne de la pitié de Dieu », que l’on peut rapprocher de « aimé de Dieu » ou du grec « théophile », « qui aime Dieu ». On nomma donc ses adeptes les bogomiles.

950 : le prêtre bulgare nommé Cosmas dans son Discours contre la récente hérésie de Bogomil, note l’apparition d’un certain pope nommé Bogomil.

Cosmas montre les hérétiques se confessant les uns aux autres. Il dit qu’ils se contraignent à jeûner souvent, à réciter plusieurs fois leur unique prière, le Pater et à travailler de leurs mains, même les jours de fête.

  • 1022 : le chroniqueur Adhémar de Chabannes signale la présence de manichéens à Orléans : des chanoines convaincus d’hérésie sont brûlés sur un bûcher
  • 1027 : le duc d’Aquitaine réunit à Charroux, en Poitou, un concile d’évêques et d’abbés « pour éteindre les hérésies répandues dans le peuple par les manichéens ».
  • 1049 : l’évêque de Châlons signale la présence de paysans qui suivent « le dogme pervers des manichéens ». Un concile se réunit à Reims sous la présidence du pape Léon IX, qui décide d’excommunier « les nouveaux hérétiques qui surgissent de toutes parts » et ajoute que « tout hérétique arrêté sur dénonciation sera traduit devant le tribunal épiscopal, condamné et brûlé ».
  • 1056 : lors du concile tenu à Toulouse pour durcir les mesures répressives édictées par celui de Reims, apparaît la notion de complicité d’hérésie. Doit être excommunié quiconque a quelque relation que ce soit avec les hérétiques « à moins que ce ne soit dans le but de les ramener à la foi catholique par la réprimande ou la persuasion ».
  • 1101 : le médecin bogomile byzantin Basile, est brûlé à Constantinople.
  • 1104 : un théologien grec, Euthyme Zigabène, donne plus de détails au sujet des bogomiles, dans son écrit La panoplie dogmatique. Il décrit les bogomiles comme prêchant une doctrine dualiste, dans une partie des Balkans. S’opposant au baptême d’eau des catholiques, ils pratiquent leur propre baptême en imposant les mains et l’Évangile de Jean afin d’infuser le Saint-Esprit. Le baptême par imposition des mains fait accéder le simple fidèle au rang d’élu. Dans leur hiérarchie, ils nomment des successeurs de Bogomil.
  • 1108 : l’évêque de Soissons fait comparaître devant lui Evrard et Clément, 2 paysans accusés de manichéisme. Ils finissent sur le bûcher.
  • 1135 : on dresse des bûchers à Liège, à Trêves, Utrecht.

1139 :

2ème concile de Latran sous la présidence du pape Innocent III

L’Église fait de la lutte contre les hérétiques une de ses préoccupations majeures

1143 : Le mot « cathare » sert à caractériser les adeptes de communautés dissidentes, dans la région de Cologne, par le prévôt Evervin de Steinfeld dans une lettre qu’il envoie à Bernard de Clairvaux.

1145 : Saint Bernard est envoyé en mission pour prêcher dans les localités où « sévit l’hérétique moine Henri de Lausanne » pour contrer les dualistes par la conviction

1160 : une trentaine de « dualistes » appelés « publicains » comparaissent devant un concile réuni à Oxford. Ils sont marqués au fer rouge sur le front, puis chassés sur les routes à coups de fouet. Comme on est en hiver et qu’on a interdit à quiconque de les aider, ils meurent tous.

1165 : à Lombers, dans le Sud-Albigeois, se déroule un colloque qui oppose un hérésiarque nommé Olivier et plusieurs de ses compagnons, à un grand rassemblement de prélats catholiques. En Languedoc, il est habituel de pratiquer des conférences avec débats contradictoires, ce qui n’est pas imaginable dans le Nord. Au lieu de sévir, on discute…

1165 : Le terme « cathare » utilisé par Saint Augustin, est repris par Eckbert de Schönau, moine bénédiction de Rhénanie pour dénoncer des communautés, observées à Bonn et Cologne, qu’il tient pour hérétiques et condamner le caractère « dualiste » de cette « secte ».

mai 1167 : concile cathare

L’église cathare de Toulouse organise à Saint-Félix-Lauragais un concile avec le pope bogomile Nicétas, venu exprès de Constantinople.

Il y a les évêques cathares Robert d’Epernon et Sicard Cellerier, les conseils des Églises de Lombardie, de Carcassonne, de Toulouse et d’Agen. Le pope Nicétas confère le consolament d’ordination et l’assemblée élit les évêques Robert d’Epernon, Sicard Cellerier ,Marc, Bernard, Raymond, Guiraud Mercier et Raymond de Casalis. Ils délimitent les territoires de ces évêchés.

Provenant d’Asie mineure, le mouvement cathare s’est étendu progressivement à la Bulgarie avec les bogomiles, puis en Italie avec les Patarins avant de s’ancrer dans le sud de la France.

Ce concile permet de définir précisément le culte, de l’organiser et de mettre en place une véritable Église cathare. Ainsi, le catharisme, tel qu’on l’appellera plus tard, prend encore plus d’ampleur dans le midi de la France.


1179 : 3ème concile de Latran.

En trois sessions, du 11 au 30 novembre, les Pères votèrent 10 chapitres, condamnèrent les cathares, définirent la transsubstantiation dans l’Eucharistie et obligèrent les catholiques à une confession et une communion chaque année.

Concile

Quoique l’Église, suivant que le dit saint Léon, rejette les exécutions sanglantes, elle ne laisse pas d’être aidée par les lois des princes chrétiens, en ce que la crainte du supplice corporel fait quelquefois recourir au remède spirituel ; c’est pourquoi nous anathématisons les hérétiques nommés cathares, patarins ou publicains, les albigeois et autres qui enseignent publiquement leurs erreurs, et ceux qui leur donnent protection ou retraite, défendant, en cas qu’ils viennent à mourir dans leur péché, de faire des oblations pour eux, et de leur donner la sépulture entre les chrétiens. Le concile ordonne de dénoncer excommuniés, dans les églises, les jours de dimanches et de fêtes, les brabançons, les cotteraux, etc., qui portaient la désolation partout. Il permet même de prendre les armes contre eux, et reçoit ceux qui les attaqueront sous la protection de l’Église, comme ceux qui visitent le saint sépulcre. Ces cotteraux ou roturiers étaient des troupes ramassées dont les seigneurs se servaient pour leurs guerres particulières, et qui vivaient sans discipline et sans religion.

25 mars 1199 :

L’Inquisition est annoncée par la bulle « Vergentis in senium »

Avec sa bulle « Vergentis in senium », le Pape Innocent III met en place une nouvelle procédure de lutte contre l’hérésie.

Depuis 1139 et le 2ème concile de Latran, l’Église a fait de la lutte contre les hérétiques une de ses préoccupations majeures. En effet, elle considère qu’il y a un essor des mouvements manichéens, et voit en eux des religions qui croient en l’existence d’un monde du Bien et d’un monde du Mal (celui du Diable), tels que les Cathares, qui dès lors sont considérées comme un risque pour l’unité sociale des pays.

Cette bulle établit les bases de l’Inquisition en annonçant l’envoi de religieux dans la région d’Albi (d’où l’expression « Croisade des albigeois »).

1207 : conférence contradictoire à Pamiers. Débat public entre vaudois, cathares et catholiques.

15 janvier 1208 : Assassinat de Pierre de Castelnau. Chargé de combattre l’« hérésie albigeoise », Pierre de Castelnau est assassiné peu de temps après un rendez-vous avec Raymond VI, comte de Toulouse. Les deux hommes, en conflit depuis l’excommunication du comte par le légat pontifical, s’étaient rencontrés dans le but de se réconcilier. Mais l’entrevue n’a fait qu’envenimer la situation, puisque Raymond VI refuse de participer à la lutte contre les « hérétiques ». Soupçonné d’être responsable du meurtre, il est une nouvelle fois excommunié. L’assassinat du légat pontife déclenche peu de temps après la croisade contre les albigeois.

10 mars 1208 :

Le pape Innocent III proclame la croisade contre les albigeois :

« Assurément, ces pestilentiels [Provençaux] ne s’efforcent pas seulement de dévaster nos biens, ils cherchent aussi à nous anéantir ! Non seulement ils aiguisent leurs langues pour anéantir nos âmes, mais ils lèvent leurs bras pour anéantir nos corps, pervertisseurs des âmes et destructeurs des corps ! ».

Ainsi s’exclamait le pape Innocent III à propos des Provinciales heretici le lundi 10 mars 1208 en appelant à une croisade contre eux sur les terres du comte de Toulouse Raimond VI.

22 juillet 1209 : Le massacre de Béziers

L’armée des croisés, menée par le représentant du pape Arnaud Amaury (ou Arnaud Amalric) et le chef Simon de Montfort, est chargée par le pape Innocent III de mettre un terme à la religion cathare.

Elle prend la ville de Béziers, qui est mise à sac et dont les habitants sont tous massacrés. Pourtant majoritairement catholique, Béziers protégeait les Cathares de sa communauté.

Souhaitant éviter de faire des victimes innocentes, les croisés auraient demandé au légat du pape comment reconnaître les hérétiques. Il aurait répondu : « Tuez les tous ! Dieu reconnaîtra les siens ! ».

La croisade contre les albigeois dure vingt ans.

Après ce massacre, les Cathares s’organisent et finissent même par reconquérir certains de leur territoire, jusqu’à ce que leur chemin croise celui de l’armée royale. La croisade des albigeois n’élimine pourtant pas complètement le catharisme. C’est l’Inquisition qui prend le relais et met fin au mouvement dissident.

15 août 1209 : Trencavel capitule à Carcassonne  Peu de temps après le massacre de Béziers, le vicomte Raimond-Roger Trencavel essuie une défaite cuisante à Carcassonne devant les croisés, commandés par Simon de Montfort. Les Cathares, aussi nommés albigeois, font l’objet d’une croisade sans scrupule de l’Église contre l’hérésie. C’est une véritable guerre entre le nord et le sud de la France qui a éclaté.

12 septembre 1213 : Bataille de Muret  Dirigés par Simon de Montfort, les croisés poursuivent leur lutte contre les Cathares et atteignent la commune de Muret. Après avoir mis à sac Béziers et s’être emparée de Carcassonne, l’armée du nord n’a guère de difficulté à vaincre le roi d’Aragon, Pierre II.

Juin 1215 : La croisade contre les albigeois à Toulouse  L’armée des croisés de Simon de Montfort fait son entrée à Toulouse, tandis que le comte Raymond VI, protecteur des cathares, s’est enfui en Angleterre. Quelques mois plus tard, au 4ème concile du Latran, Simon de Montfort se fait attribuer les terres de son ennemi.

30 novembre 1215 : 4ème concile de Latran Lors de la quatrième et dernière séance du concile du Latran, le pape Innocent III et le concile œcuménique prennent des décisions radicales face à l’hérésie. Ainsi, les religions des Cathares et des Vaudois sont condamnées. Il est interdit de créer de nouveaux ordres religieux. La discrimination du peuple juif est approuvée. La « transsubstantiation » fait son apparition et une nouvelle croisade est décidée. Toutefois, c’est le successeur d’Innocent III, le pape Honorius III, qui l’organise deux ans plus tard. Elle se termine par un échec.

25 juin 1218 : Simon de Montfort est tué par une pierre.  Toulouse se révolte contre Simon de Montfort et le pousse hors des murs. Ce dernier entreprend alors le siège de la ville pour soumettre les habitants révoltés. C’est alors qu’une lourde pierre s’abat sur sa tempe et le tue sur le coup. Son armée de croisés se disperse aussitôt. Son fils, Amaury, reprend le combat mais sera écrasé par Raymond VII, successeur de Raymond VI, qui récupérera ses terres.

12 avril 1229 : La croisade contre les albigeois prend fin. La régente Blanche de Castille, mère de Louis IX, finit par obtenir la signature d’un traité avec le comte de Toulouse, Raymond VII. Le traité de Paris met ainsi fin à la croisade contre les albigeois débutée en 1209. Par cet accord, le comte est contraint d’abandonner une partie de ses terres au profit du royaume de France. Il garde malgré tout le comté de Toulouse et le Lauragais. De plus, son héritière Jeanne de Toulouse est dans l’obligation d’épouser Alphonse de Poitiers, frère cadet du roi. Ainsi, à la mort du comte, la couronne récupérera l’ensemble des territoires.

20 avril 1233

L’Inquisition est lancée en France. La lutte contre les « hérétiques » n’est désormais plus assumée par les évêques sur les territoires français. Le pape Grégoire IX annonce que cette tâche est confiée aux Dominicains, l’ordre des Frères prêcheurs fondé par Dominique de Guzman. L’Inquisition possède ainsi des pouvoirs qui lui sont propres afin de convertir les Cathares. Toulouse, Montpellier ou Lyon sont des lieux stratégiques du sud de la France investis par ce nouvel ordre. Après la croisade contre les albigeois, les tribunaux de l’Inquisition représentent une nouvelle forme de répression des Cathares en France. Les Dominicains n’hésiteront pas à faire usage du bûcher.

Le vendredi 13 mai 1146 :

environ 180 hérétiques sont livrés aux flammes, à la suite d’un court procès mené par l’inquisiteur Robert le Bougre. Cela se passe en France du Nord, en Champagne, à 50 kilomètres au sud de Reims, sur la butte du Mont-Aimé ou Mont-Wimer.